Par Boucher Bendine Taoufik, Consultant Média et Diaspora
Rapide et drastique, la stratégie marocaine de lutte contre le COVID 19 est érigée en exemple par une certaine presse internationale. Mais la communication de crise adoptée révèle une véritable crise de la communication.
Depuis le mouvement du 20 février, le Hirak du Rif ou le boycott, les couacs, les bourdes ou les écarts avec les réalités marocaines sont une constante. Les recettes choisies ont montré ainsi des failles dans notre communication de crise.
Inadaptation des outils ? Inadéquation des éléments de langage ? Inefficacité des relais ? Manque de réactivité ? Avec le temps, nous comprendrons mieux pourquoi autant d’intervenants et médiateurs produisent si peu d’influence.
Cependant, la question fondamentale de l’impact de la médiation se pose depuis plus d’une décennie. Une bonne partie des médias publics ou privés, conventionnels ou web, et des influenceurs semblent déconnectés et désarmés face au malaise marocain. Conséquence, la confiance tarde à revenir.
Et c’est peut-être la crise du coronavirus qui arrangera les choses.
La bonne communication de crise n’est pas l’adoption de recettes importées par des spins doctors, des fois, autoproclamés. Au moment où le pays cherche un nouveau modèle, une nouvelle approche communicationnelle adaptée est nécessaire pour favoriser le changement espéré. Seulement, le travail sur la perception n’est possible que si le réel des marocains change vraiment.
Rassurante, pédagogique, mobilisatrice mais, surtout mieux construite, loin des approximations et des impostures, cette communication alternative doit être bien entendu « 100 % Maroc » et s’adresser à un citoyen numérique, de plus en plus enclin à la remise en cause.